samedi 10 mars 2012

I.11 mars 2012

Ce soir-là, Julie prit la décision d'écrire chaque jour une historiette (elle n'était pas certaine que ce mot existait réellement) quotidienne, dans le but de l'obliger à se pratiquer à écrire. Elle avait toujours voulu devenir écrivaine et n'avait jamais eu le courage de suivre des cours de littérature, se disant qu'elle ne croisait pas régulièrement des gradués en littérature aux joues roses et aux ventres bien nourris. Elle s'en était toujours voulu, puisque après tout, aujourd'hui, elle ne pouvait pas vraiment se vanter d'être pour le moment goulûment prospère et n'avait même pas en poche les précieux enseignement qu'on aurait pu lui fournir sur tous ces écrivains de génies et leurs oeuvres. Mais bon, quand on se proclame autodidacte, il faut savoir assumer ses choix. Donc son soir-là, alors qu'elle était en visite chez sa mère, elle avait ouvert l'ordinateur portable (Qui n'était pas le sien. Le sien, fait cocasse, était dans son sac à dos et son sac à dos, lui, était fort probablement à côté du lit de son copain, George. Ce dernier était venu la raccompagner à l'autobus et comme un bon gentleman, avait tenu à porter le sac jusqu'à l'arrêt, puis l'autobus était arrivé, ils s'étaient embrassé, Julie avait monté dans l'autobus et ce n'était qu'une quinzaine de minutes plus tard que l'un comme l'autre s'était aperçu que le sac était resté sur les épaule de George. À ce moment-là, Julie était sur le point d'embarquer dans son transfert et après un rapide calcul des pours et des contres, avait conclu que rien dans se sac ne justifiait la douleur de faire un allez-retour. George quand à lui, ne pour rien faire, si ce n'était que de s'en vouloir pour son étourderie, prêt à sauter dans l'autobus suivant pour aller lui porter(ce qui aurait été une sérieuse perte de temps pour tout le monde). Bref, Julie n'avait pas son portable, et ce n'était pas bien grave.) puis ouvert le logiciel de traitement de texte. Ceci accompli, elle s'était levé pour aller se chercher une bouteille d'eau. Se rassoyant, elle changea la configuration de la son fichier Word, puis la police, et se dit que cela devait bien faire une heure qu'elle n'avait pas été voir la page des nouvelles. Après une généreuse demi-heure rempli d'accidents d'autos et de déclarations de politiciens grotesques, elle quitta internet pour retourner à son texte qu'elle n'avait pas encore débuté. Elle écrivit la première phrase, l'effaça, la ré-écrivit presque mots pour mots puis s'aperçu qu'il était tard et qu'elle serait bien plus confortable en pantalon pyjama. Elle quitta la cuisine pour aller se changer dans la chambre d'invité, en profita pour se brosser les dents, puis flatta au passage la chatte qui semblait s'être incrustée dans le divan. Elle se rassie, relu la phrase qu'elle avait écrit, la jugea acceptable, puis se dit qu'elle devait absolument-à-tout-prix-sans-condition créer un blog pour y publier ces éclats de pur génie. À la recherche de la perle rare sur le net, elle s'écarta quelque peu sur un ou deux sites de réseaux sociaux, en profita pour vérifier la solution du jeu dans lequel elle était coincé, puis trouva le titre d'une chanson entendu plus tôt à la radio (Une sorcière comme les autres d'une certaine Anne Sylvestre...). Il était maintenant deux heures du matin, elle acheva son inscription sur le blog sur lequel elle avait jeté son dévolu et satisfaite, elle retourna au logiciel de traitement de textes, rajouta quelques phrases rapidement et enregistra, incroyablement fière de tout ce qu'elle avait accompli en une seule soirée.

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